19 février 2007

ancien régime

Alexis de Tocqueville, "L'ancien régime et la Révolution" - voilà de quoi alimenter vos lectures d'ici les présidentielles. On s'en doutait, on le savait même - après la lecture on se le sera redit : les problèmes actuels de la France, cette "vieille Marquise au passé glorieux" (El Païs), nous viennent "d'un grand nombre de lois et d'habitudes politiques de l'ancien régime" que nous avons oublié de déssoucher. Dans ce courant d'idées, je pense à François Bayrou qui nous a engagé, il y a quelques jours, à sortir de la "préhistoire" en dépassant le clivage gauche droite. Bayrou doit forcément penser à nos voisins d'Outre-Rhin où les coalitions, si elles ne sont toujours heureuses, ont du moins le mérite d'opter pour un certain pragmatisme. Seulement voilà : la Vieille Marquise, elle, n'est pas encore prête à enterrer son plus cher aïeul - la société de classe -, et à léguer ses habillements très dix-neuvième au musée Grevin. Aller au-delà du clivage gauche droite, c'est d'abord arriver à lâcher nos réflexes "ancien régime" si ancrés dans nos mentalités. Dixit M. de Tocqueville en exposant les grande lignes de son étude :

j'étais convaincu qu'à leur insu [les Français] avaient retenu de l'ancien régime la plupart des sentiments, des habitudes, des idées même à l'aide desquelles ils avaient conduit la Révolution qui le détruisit et que, sans le vouloir, ils s'étaient servis de ses débris pour construire l'édifice de la société nouvelle. . . [Dans les archives de l'administration publique], jai trouvé l'ancien régime tout vivant, ses idées, ses passions, ses préjugés, ses pratiques.
N'en somme-nous pas encore là?

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